En cette période de rentrée scolaire, Luximer pense aux tous petits et explique aujourd’hui d’où vient le mythe des sirènes. Les sirènes sont des créatures légendaires, des hybrides moitié humaines et moitié poisson ou oiseau. Décrites pour la première fois dans la mythologie grecque (l’Odyssée d’Homère), ces divinités sont des musiciennes hors-pair très séduisantes qui attirent les navigateurs avec leurs chants et leurs musiques vers les récifs où les bateaux se fracassent et où les marins se font dévorer par les sirènes.

Sirènes et mythologie

Sirène et Ulysse Stamnos (480-470 avant JC)

Selon la mythologie, les sirènes étaient à l’origine des femmes : les océanides. Chacune d’entre elles était la gardienne d’un point d’eau particulier (fleuve, rivière, lac). Elles étaient les compagnes de Coré (Perséphone) la fille de Zeus. Un jour, alors qu’elles se promenaient dans les bois d’Enna, les océanides ne prêtèrent pas attention à la présence d’Hadès, le dieu de l’enfer. Ce dernier sous le charme de Perséphone l’emmena avec lui sous terre pour régner sur l’enfer. Pour punir les océanides d’avoir laissé Perséphone entrer en enfer, elles furent condamnées à devenir des sirènes.

Les sirènes sont ensuite retrouvées dans de nombreux mythes. Ainsi, Ulysse, le héros grecque de la guerre de Troie, aurait résisté à la tentation de les rejoindre en s’attachant au mat de son navire et en coulant de la cire dans les oreilles de ses marins pour qu’ils ne puissent pas les entendre.

Victor Mottez – Ulysse et les Sirènes -avant 1848

Traditionnellement, elles sont trois : l’une joue de la lyre, une autre de la flûte et la dernière chante. Selon la légende elles vivraient sur une ou plusieurs petites îles vertes situées à l’ouest de la Sicile : selon les Siciliens, près du Cap Faros, tandis que les Latins les situent à Capri.

La nature hybride des sirènes reste cependant floue. Homère ne les décrit pas vraiment comme telles. Elles pourraient tout aussi bien être des femmes normales. Selon le mythe grec, il serait plus probable qu’elles soient des femmes-oiseaux car cette punition (être transformé en hybride volant) est communément reliée au monde infernal. De plus, sur certaines représentations d’Ulysse (antérieures au IIIè siècle avant J.-C), elles apparaissaient sous la forme d’un oiseau à tête de femme.

En revanche dans la mythologie scandinave, les sirènes sont des femmes-poissons: les Margygr. Leur buste est celui d’une femme et le bas du corps est une queue de poisson couverte d’écailles. Quelque soit le mythe les sirènes restent des femmes d’une beauté exceptionnelle qui dévorent les marins en les attirant avec leur chant.

John William Waterhouse – Mermaid – 1900

Les sirènes, une obsession pour l’homme

Du mythe à la réalité, il n’y a qu’un pas. De nombreux marins prétendent ainsi avoir croisé des sirènes au fil de leur voyage. Christophe Colomb dit notamment les avoir aperçues près de St Domingue. Il s’agissait, sans nul doute, de mammifères marins, tels que des lamantins ou des dugongs dont l’anatomie et les cries rappellent ceux d’une femme.

Du 16è jusque 19è siècle les sirènes étaient un mystère pour les scientifiques. Certains allèrent même jusqu’à fabriquer de fausses sirènes avec un buste de singe et une queue de poisson pour les exposer dans les foires.

Créatures mythologiques, les sirènes sont une véritable obsession pour les hommes. De la Grèce à la Norvège en passant par la Bretagne, elles font partie du folklore international et l’on retrouve même leurs traces en Afrique (Mami Wata au Togo), à Haïti (Simbi ),en Amérique du Sud (Lemanja à Cuba et au Brésil) et au Japon.

La petite Sirène à Copenhague – Edvard Eriksen

Gravure de sirène au Japon

Lemanja au Brésil